Artibonite

Riz  de l’Artibonite

L’arrivée, en force, de nouveaux opérateurs « financiers » dans la filière de riz, dans la vallée de l’Artibonite, provoque de vives inquiétudes chez plusieurs planteurs ainsi que commerçants, relève l’agence en ligne AlterPresse au terme d’une série d’interviews avec des actrices et acteurs dans cette filière.

Ces derniers affirment avoir, de moins en moins, la possibilité d’acheter le riz produit dans l’Artibonite, à cause de ces opérateurs financiers « opportunistes », qui l’achètent en grande quantité et à prix dérisoire, pour le transporter ailleurs.
« Dans les jours à venir, la faim risque de frapper le département de l’Artibonite », s’alarme une habitante de la vallée, qui veut garder l’anonymat.
D’autres témoignages font état de dizaines de camions, chargés de produits alimentaires - notamment de riz, de cannes-à-sucre, de bananes, patates - qui laissent, chaque jour, l’Artibonite en direction d’autres départements.
La crainte est que le riz artibonitien devienne trop rare pour permettre aux petites commerçantes et aux petits commerçants d’en vivre.
Cette situation pourrait mettre au chômage plus de 8 mille Madan sara (grossistes haïtiennes), impliquées dans ce commerce afin de subvenir aux besoins de leurs familles.
« Plusieurs commerçantes seraient déjà au chômage, depuis l’arrivée de ces opérateurs financiers, qui achètent les riz « Tcs » et « Lacrète » pour les transporter, par sacs, dans des gros camions », rapporte un autre habitant dans la commune de Verrettes.
Ces grands opérateurs agiraient sans contacter les diverses organisations paysannes, regroupant près de 60 mille producteurs, 30 mille ouvriers agricoles, et plus de 340 propriétaires de moulins.
Ces opérateurs financiers achètent notamment dans les points de vente de Verrettes et de Petite Rivière de l’Artibonite.
Des réseaux d’organisations de productrices et de producteurs de riz haïtien, dans la vallée de l’Artibonite, dont le Rassemblement pour l’avancement des coopératives de production appropriée et le bien-être alternatif (Racpaba), ont vivement exprimé leurs préoccupations par rapport à cette situation. 


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